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Notre association Pour le littoral picard et la baie de Somme entame sa vingt-sixième, année suite à la première assemblée générale du 9 décembre 1989.


Le mois de mars passé a été marqué par la commémoration du centenaire de Robert Mallet, son fondateur (disparu en 2002) dont nous n’oublierons pas l’importance qu’il a joué pour la mise sur les rails avec des passionnés du littoral qui s’inquiétaient de son avenir
Une exposition à Abbeville et deux colloques, un dans cette même ville et le second à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens ont présenté différentes facettes du recteur RM un humaniste engagé dans l’environnement et la responsabilité citoyenne..

 La tentation est grande de vouloir faire le point sur la fidélité aux principes de cet humaniste engagé dans l’environnement et l’évolution des préoccupations d’équilibre entre l’Homme, ses activités et la nature sur le littoral picard.

Fidélité certes mais dans la lucidité d’une évolution permanente. « Pour rester moi-même j’ai dû changer » affirmait Robert Mallet dans un de ses entretiens. Cette formule est valable pour tout un chacun et partout dans le monde. La loi de l’évolution nécessaire au milieu et aux êtres vivants est nettement visible sur un interface tel que le littoral si varié de la Picardie maritime.

Vingt cinq ans après, les grands traits de la mobilité du rivage restent les mêmes avec l’inexorable recul des falaises, l’ensablement permanent de la baie de Somme, la fragilité des cordons de galets limitant les Bas-champs Sud et aussi la variation du cordon littoral sableux des dunes au nord ou encore la dynamique érosive accélérée en baie d’Authie.

Que s’est-il passé durant ce laps de temps ? Nous avons acquis une meilleure compréhension de certains phénomènes et une meilleure analyse des paramètres de cette évolution. Toutefois, des questions fondamentales restent toujours en suspens.

Les oiseaux, un bon indicateur de la santé du milieu, modifient actuellement leur mode de vie et leur migration : est-ce un signe manifeste du changement climatique ?

La mortalité des coques participe au questionnement sur la ressource naturelle.

Le terme « gestion », un peu sur toutes les lèvres, prend réalité dans les préoccupations et les orientations que l’on souhaite accorder à notre espace si particulier :

gestion des estuaires européens, plan de gestion pour le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, réflexions sur un plan de sauvegarde de la Baie mais aussi une information préventive sur les risques majeurs afin de réduire la vulnérabilité des populations.

Le patrimoine culturel maritime a également besoin d’être mieux identifié et mieux connu afin d’être mieux valorisé. L’exemple du baliseur Somme II en est un exemple.

Il est aussi nécessaire de s’attarder sur l’évolution des concepts et de la réglementation à l’échelle européenne voire mondiale pour en imaginer la résonance à notre échelle locale. Des prospectives portant sur la transition énergétique ou encore sur l’évolution du SDAGE devraient entraîner une nouvelle donne. Mais qu’en sera-t-il du patrimoine identitaire du littoral picard et de la baie de Somme ?

L’inscription du littoral picard dans une évolution plus globale commence à être prise en compte mais il est nécessaire d’anticiper dans un soucis d’un développement acceptable.


Restons les « guetteurs d’idées » vigilants comme le soulignait Robert Mallet.

Jean-Marc Hoeblich