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Avec la création de la grande région, la frontière historique entre les provinces de l’Artois et la Picardie, entre le Nord – Pas-de-Calais et la Picardie ou entre le Pas-de-Calais et la Somme dont l’Authie était la limite, disparait administrativement.
Terres du Nord, Hauts-de-France ou Nord-de-France, pour le moment le choix n’est pas encore fait.
La Picardie a eu du mal à imposer son nom qui apparaît officiellement dans notre République en 1964 avec les lois fondatrices de la décentralisation de 1972.

Si en 1482, Amiénois, Boulonnais, Calaisis, gens du Ponthieu, du Santerre, de la Thiérache, du Vermandois, du Vimeu étaient des Picards, on oublie que, militairement, le premier Régiment d’infanterie français actuel, le plus ancien au monde encore en activité, était issu des bandes de Picardie en 1477(1479 pour certains). Il a conservé sa devise « On ne relève pas Picardie ». Ceci souligne la force et la reconnaissance, autrefois, de cet espace territorial un peu malmené depuis la Révolution française.


Mais passons au littoral picard qui, lui, a aussi des limites qui ont changé avec le temps.

Le littoral picard correspond actuellement à la bande côtière de la Somme, de Mers-les-bains à Fort-Mahon jusqu’à l’Authie en englobant sommairement tout le secteur à l’ouest d’Abbeville – dénommée par certains capitale de la Picardie maritime – avec, en particulier, les espaces les plus bas en partie submersibles, les Bas-champs.

Toutefois, pour les géographes, la Picardie maritime correspond aux « estuaires picards » et leur espaces contigus, celui de la Somme est le plus vaste mais on connaît les estuaires similaires vers le Nord, l’Authie, la Canche et il faudrait ajouter la Slack à Ambleteuse au nord de Boulogne estuaire comblé de nos jours et la Liane qui, avec les aménagements du port de Boulogne, a été entièrement artificialisé tout comme celui de Wimereux. Pour la Bresle il vaut mieux parler d’embouchure.

Toujours est-il que, de ce point de vue, cette unité géomorphologique – et historique – se retrouve pleinement dans le cadre de la grande région. Le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale avait déjà établi cet état en prenant en compte l’espace géographique et culturel.

Respecter la dynamique naturelle tout en l’adaptant aux activités humaines a toujours fait partie de la réflexion et des questions que portent de notre Association.

Pour ce faire, nous nous entourons de compétences afin de développer un pôle de ressources.

Robert Mallet avait toujours su s’entourer de personnes pouvant enrichir les questions fondamentales (à travers le MURS par exemple) mais pour lui, comme pour l’Association, les gens de terrain occupent une place égale dans l’enrichissement de la réflexion.

Marins, pêcheurs, habitants du littoral et amoureux de la côte picarde rejoignent les historiens, géographes, naturalistes, littéraires, ingénieurs d’études, géologues, et bien d’autres observateurs du littoral.

Le Conseil d’administration en est le miroir. Ce pôle d’expertise multi variée nous permet d’acquérir une approche globale de la Picardie maritime avec sa dynamique, ses problèmes aussi.

C’est le noyau d’un réseau car chacun des membres appartient à d’autres associations si bien que les points de convergence ou de divergence enrichissent notre savoir.

Certains d’entre nous sont ou ont été commissaires-enquêteurs instruisant les enquêtes publiques pour l’environnement et l’aménagement du territoire.

Ils sont présents et ils vous diront combien cet outil de régulation de la démocratie est une école du savoir confrontant notre environnement au comportement des citoyens ;  ces derniers n’utilisent pas suffisamment le droit à l’expression et à l’administration tenue de mettre en pratique les lois qui ne peuvent prendre en compte toutes les particularités du terrain.

Nous participons à différentes commissions départementales et régionales en espérant être un exemple pour la Société civile.

Notre association a donc toujours eu vocation d’être l’intermédiaire/ l’interface grâce à des actions et des rencontres multiples et variées : diffusion de l’information, pédagogie pour faciliter la compréhension de l’environnement et prise en compte de l’aménagement, de la réglementation, participation à la Fête de la science, à Agora et aux salons d’associations, aux Journées européennes du patrimoine à Saint Valery-sur-Somme.

Mais aussi une participation active à des associations comme le Gemel, Somme II , CPIE, entre autres et bien évidemment une participation régulière à différentes commissions (CNPDS, PNM, PNR, Comité de la pêche, Agence de Bassin,…).

L’association doit demeurer une Force de proposition.

Dans le passé Robert Mallet a, entre autres, demandé le classement du site du Marquenterre et de la Baie sud.
Jacques Mortier en siégeant au CESERE, a insufflé à la Région Picardie la nécessité primordiale de la prise en compte du développement durable.

De ce fait, il nous a semblé utile de réfléchir ensemble sur le devenir du littoral en tenant compte de la COP 21 – manifestation très médiatisée en novembre dernier –  d’entrevoir des pistes pour pouvoir, dans le futur, mieux vivre sur notre littoral.
Le débat a déjà commencé mais il s’enrichira dans les prochains mois voire les prochaines années.

Dans ce nouvel espace régional administratif, notre association Pour le Littoral picard et la baie de Somme poursuit avec ferveur et, espérons-le, efficacité ses objectifs en Picardie maritime.

Jean-Marc Hoeblich